Je m’appelle Ayumi.
Il y a trois ans, j’ai perdu mon emploi. Licenciement économique. Je traînais devant les vitrines de la galerie marchande de Shinsaibashi, sans savoir où aller.
Un homme élégant s’est approché de moi avec un sourire chaleureux. Il m’a tendu un flyer.
Vous semblez fatiguée. Vous connaissez l’ōgi ? C’est magnifique. Ça aide à se recentrer.
Il m’a touché le bras. Je comprends ce que vous traversez. Moi aussi, j’ai connu ça. L’association m’a aidé.
J’ai senti une petite étincelle d’espoir s’allumer en moi.
Il m’a invitée au club le soir même. Première séance gratuite. Thé offert. Il a joué avec moi, lentement, avec patience. Les autres m’ont accueillie avec chaleur. On est contents que tu sois là, Ayumi.
Je suis revenue le lendemain. Puis le surlendemain. Je me sens tellement bien ici. C’est comme une famille.
Elle marque une pause.
Aujourd’hui, c’est moi qui me tiens devant cette galerie. C’est moi qui distribue les flyers. C’est moi qui repère les gens seuls, ceux qui traînent devant les vitrines avec ce regard qui cherche quelque chose.
Je m’approche avec un sourire. Vous connaissez l’ōgi ?
Je reconnais immédiatement cette petite étincelle dans leurs yeux.
Un silence.
Hier soir, en rentrant chez moi, j’ai croisé mon reflet dans la vitrine d’un magasin.
J’ai souri machinalement.