Cent Histoires de la Région du Kansai

La Princesse Bleue

L'Affranchissement

L’organisateur se lève et s’incline profondément vers une silhouette drapée de blanc, restée en retrait depuis le début de la cérémonie.

Nous avons ce soir l’immense honneur d’accueillir un guide spirituel que certains d’entre vous ont rencontré jeudi dernier, lors du shijūku-nichi kuyo d’Ishikawa-sensei. Sa présence parmi nous témoigne de la gravité de ce qui s’est passé.

Il marque une pause respectueuse.

Je vous demande à tous de l’écouter avec la plus grande attention. Ses paroles portent un poids que je ne possède pas.

La silhouette s’avance lentement et s’incline avec dignité.

Je parlerai brièvement.

Il ne s’assied pas. Sa voix est calme, articulée comme un chant intérieur.

Il m’arrive d’être appelé quand la parole ne suffit plus. Ce fut le cas ici.

J’ai trouvé les éléments disposés comme il faut. Et pourtant, il manquait quelque chose. Non pas un geste ou une offrande, mais une infime rupture dans la chaîne du retour. Comme si un fil s’était laissé fondre dans l’autre rive.

Il ferme les yeux un instant.

Cela arrive. Rarement. Lorsqu’un être, par excès de dévotion, entre dans le motif au point d’en oublier tout le reste. Il devient alors disponible à une présence qui l’attendait depuis longtemps.

Cette présence… elle sait exactement comment se faire désirer. Comment se rendre indispensable. Elle épouse parfaitement les besoins secrets, les manques les plus profonds.

Il se penche très légèrement vers l’avant.

Ce qui l’attire n’a pas besoin de se montrer pour séduire. Cela se déploie avec une grâce infinie. Cela murmure sans voix, caresse sans mains. Et lorsque l’homme cède enfin, cela l’accueille avec une tendresse absolue. C’est un homme qui avait trouvé—